Ce billet, signé par Docteur Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal, est tiré du Carnet du recteur.
Dans la nouvelle série documentaire Les grands moyens, Bernard Derome explore la relation avec l’argent de ceux qui en ont assez pour se permettre tout ce qu’ils veulent. Les Québécois fortunés interviewés dans le premier épisode disent à peu près tous la même chose : quand tous les besoins sont comblés, l’argent devient un outil pour faire le bien autour de soi.
Les différentes façons de faire le bien ne manquent pas. Mais je crois sincèrement que la manière la plus efficace est d’investir dans l’éducation, dans la relève. Aider l’éducation en général, c’est combattre la pauvreté et l’ignorance, c’est offrir à tous les moyens de découvrir leurs talents et d’en faire profiter la société. Aider l’éducation supérieure en particulier, c’est contribuer à l’avancement du savoir, au développement économique, à la qualité de nos soins de santé, de nos services publics, de notre vie démocratique et culturelle.
Bien sûr, Québec investit déjà des sommes importantes dans l’enseignement supérieur, par le biais de nos impôts. En gros, cet argent sert à payer les salaires et les frais de fonctionnement. Les fonds que nous recevons des donateurs financent des bourses pour les étudiants, des projets de recherche, des laboratoires. L’argent de l’État nous permet d’exister. Celui de la philanthropie nous permet de briller. Et certaines universités américaines brillent de manière particulièrement éclatante grâce aux généreux dons de leurs anciens.
Voilà pourquoi nous menons la campagne Campus Montréal, avec HEC Montréal et Polytechnique Montréal. Notre objectif de 500 millions$ est ambitieux, mais il est à la mesure de ce que nous voulons pour le premier complexe universitaire du Québec. Et chaque contribution, de la plus modeste d’un jeune diplômé à la plus spectaculaire d’une riche fondation, est importante. Car chaque contribution est un geste, un acte de confiance dans le pouvoir de l’éducation.
Notre défi est grand. Une récente étude de l’Institut Fraser montre que le Québec arrive bon dernier au Canada pour le montant moyen des dons individuels : 655 $ par année contre 1519 $ dans le reste du pays. Et seulement 5 % de ces dons au Québec vont à l’éducation et à la recherche, nous indique La Presse.
On dit qu’il n’y a pas assez de riches au Québec. C’est peut-être vrai. Mais le meilleur moyen d’en produire plus, j’en suis fermement convaincu, c’est d’assurer à nos jeunes la meilleure formation qui soit.
Bonne et heureuse année 2014!
Crédit photo : André Caty Images
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