Au cours des derniers mois, la profession d’ingénieur a été malmenée, et le titre durement gagné doit retrouver ses lettres de noblesse. Parce qu’au-delà des controverses, un fait demeure : l’excellence en génie est l’une des plus grandes forces de Montréal et cette profession, dans toutes ses déclinaisons, est directement associée à nos défis. Le développement durable, le succès de l’aérospatiale, la relance du secteur manufacturier, la remise à niveau de nos infrastructures, l’électrification de nos transports publics… Tout cela repose sur la fonction d’ingénieur.
Il y a quelques jours, dans le cadre de la grande campagne de financement Campus Montréal (qui réunit HEC Montréal, Polytechnique Montréal et l’Université de Montréal), je me suis associé à Polytechnique Montréal pour y créer l’Institut de l’énergie Trottier. Cet institut rassemblera une soixantaine de professeurs et chercheurs. Ce sera un carrefour permettant de faire converger tous les domaines d’excellence en énergie de Campus Montréal (production, gestion, optimisation, impacts environnementaux…). L’objectif est de former des ingénieurs de nouvelle génération qui auront une compréhension globale des enjeux énergétiques, qui pourront faire éclore de nouvelles solutions, de nouvelles entreprises et mieux éclairer les décideurs publics sur les meilleurs choix à faire pour l’avenir énergétique du Québec, du Canada et de la planète.
L’automne dernier, dans un geste semblable, je me suis associé à l’Université McGill pour y créer le Trottier Institute for Sustainability in Engineering and Design. Cet autre institut repose sur la renommée particulière de McGill dans le croisement entre le génie et des domaines tels que l’énergie, la fabrication durable, l’écotechnique de l’information et de la communication, l’aviation verte ainsi que le transport et le développement urbains durables.
Les termes de mon engagement impliquent que les deux instituts vont mener des projets de recherche communs tournés vers les énergies renouvelables et tenir chaque année des symposiums conjoints publics pour rendre compte de l’avancée de leurs travaux aux citoyens.
Les enjeux énergétiques sont immenses. Ils sont menace autant que promesse. Ils commandent que des actions extraordinaires soient posées pour réaliser les avancées scientifiques qui permettront d’assurer notre avenir et celui de nos enfants.
Nous avons à Montréal, non seulement une des plus fortes masses critiques d’ingénieurs en Amérique du Nord, nous avons aussi des institutions universitaires francophones et anglophones qui font partie de l’élite scientifique mondiale. Si nous savons travailler ensemble, nous nous donnerons une incroyable force de frappe dans un domaine crucial pour l’avenir de l’humanité.
Montréal peut émerger comme un des principaux lieux de la recherche et du développement en énergie et en technologies vertes parce que cette ville a du génie et que son bilinguisme lui permet de rayonner à travers le monde de manière tout à fait unique.
C’est le rêve qui m’anime comme ingénieur, entrepreneur et philanthrope.
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