L’indispensable philanthropie

19 février 2013, 16h58

J’ai eu le privilège de m’adresser aux membres de l’Association professionnelle en gestion philanthropique le 7 février dernier, au Club Saint-James de Montréal. J’ai partagé mon expérience personnelle d’un peu plus d’un an maintenant, à titre de directeur exécutif de Campus Montréal.

J’ai d’abord dit aux quelques centaines de professionnels réunis pour venir m’écouter qu’ils n’étaient pas des « quêteux » lorsqu’ils affinaient leurs stratégies de sollicitation auprès de différents publics donateurs. Je les ai plutôt comparés à de véritables missionnaires ou ambassadeurs, des gens porteurs d’une cause à expliquer, à défendre, à débattre parfois, comme c’est le cas au Québec actuellement pour les universités. J’ai aussi souligné les exigences reliées à ce travail. Les professionnels en philanthropie sont des gens engagés, des pédagogues, des innovateurs, des diplomates capables de nouer des relations d’affaires durables et satisfaisantes avec plusieurs publics.

Évidemment, j’ai abordé la problématique des universités ici et ailleurs dans le monde. La vitalité de nos universités est devenue, aujourd’hui, un enjeu planétaire. Nous en prenons toute la dimension avec Campus Montréal : nous nous mesurons à d’autres établissements dans un marché mondial de formation et de recherche de pointe.

Je pense que la philanthropie n’échappe pas au contexte très actuel de changement qui affecte toutes les sphères de l’activité humaine. La philanthropie est en évolution. Les donateurs donnent plus stratégiquement. Ils font plus qu’un don, plus qu’une transaction, ils visent des changements, des améliorations, des valorisations, parfois même, une contribution à la réalisation d’un rêve.

Cette philanthropie en évolution exige de l’audace, de l’innovation, autant dans les projets à proposer que dans la façon de communiquer avec les donateurs, modestes et grands. Et je sens que le timing actuel est bon, parce qu’on assiste actuellement à l’émergence d’une véritable culture philanthropique au Québec.

Dans ce contexte, Campus Montréal va chercher à renforcer les liens avec les diplômés. Il y a là un vaste espace à occuper. Par exemple, les différences culturelles entre les anglophones et les francophones sont riches d’enseignement. Traditionnellement, les contributions des entreprises, fondations et corporations représentent plus des deux tiers des dons privés aux trois établissements de Campus Montréal. C’est dire que contributions des individus représentent environ le tiers des dons. Or, à peu de choses près, c’est la réalité inverse pour la philanthropie canadienne en général.

Inutile de dire que la campagne Campus Montréal mettra tout en œuvre pour sensibiliser les quelque 350 000 diplômés du complexe universitaire, en commençant par mettre à profit une stratégie web qui s’inspire de celle qui a contribué à la première élection de Barack Obama.

Cette indispensable, essentielle et continue philanthropie, c’est ce que j’appelle aujourd’hui the new normal, le nouveau mode d’emploi pour conserver nos acquis et demeurer dans le peloton de tête des sociétés savantes. La planète en a bien besoin. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nous avons choisi de représenter Campus Montréal par la signature « Des talents. Une planète. »

 

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